Après les stations d'Hermance, de Rolle et de Genève, voici le tour de Nyon avec sa nouvelle vedette, mais aussi St-Gingolph avec son ancienne unité d'intervention, qui adoptent le jaune comme couleur de leur bateau.
La vedette de Nyon | La vedette de Rolle | La vedette de Genève |
L'unité d'Hermance | L'unité de St-Gingolph |
Est-ce une mode, une contrainte, une norme, ou bien quels sont les critères qui peuvent interférer dans ce choix?
La série TV, "Alerte à Malibu" |
Les Normes Européennes préconisent pour les intervenants sur le macadam:
Véhicule de police | Véhicule de pompier | Véhicule de secours routier |
Mais rien n'est défini pour ces mêmes organismes lorsqu'ils interviennent sur l'eau. Pour deux d'entre eux sur le Léman et à quelques exceptions prêts, les couleurs des Normes Européennes sont globalement respectées.
Gendarmerie Française | Gendarmerie Genevoise | Gendarmerie Vaudoise |
Pompiers de Thonon | Pompiers de Genève | Pompiers de Vevey |
Pour nous, les sauveteurs de la SISL, qui pourrions être assimilés aux
secours (comme les secours routiers), la palette des couleurs de notre flottille
de bateaux d'interventions est passablement diversifiée.
Hormis les nouvelles couleurs jaunes, nous trouvons une grande majorité de
bateaux aux robes blanches ou claires, mais également quelques particularités
liées aux coutumes en vigueur, notamment les bateaux des stations
françaises qui ont adopté les couleurs des unités de sauvetage en mer.
Vedette de Sciez | Vedette de Bellevue | Vedette de Villeneuve |
Vedette de Pully | Vedette de Meillerie | Vedette de Bouveret |
Comme pour le choix du matériel, les sections de la SISL sont libres d'adopter les couleurs qui leur conviennent, pourvu qu'elles soient visibles et si possible pas les mêmes que d'autres organisations, armée, police, etc.
La couleur provient de la lumière. Celle du soleil, comme nous la
percevons, est sans couleur. En réalité, un arc-en-ciel révèle
que toutes les couleurs du spectre sont présentes dans la lumière blanche.
Comme illustré dans le diagramme ci-dessous, la lumière va de la source (le
soleil) à l'objet (la pomme) et finalement au détecteur (l'oeil et le cerveau).
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- Toutes les couleurs " invisibles " de lumière du soleil brillent sur la pomme.
- La surface d'une pomme rouge absorbe tous les rayons colorés de la lumière, exceptés ceux qui correspondent au rouge et reflète cette couleur à l'oeil humain.
- L'oeil reçoit la lumière rouge réfléchie et envoie un message au cerveau.
Le système visuel humain ne peut détecter, dans le spectre de la lumière, que des longueurs d'ondes comprises entre environ 400 et 700 nanomètres. En dessous de ces limites on parle de l'ultraviolet, au-dessus de l'infrarouge. Notre système visuel perçoit cet intervalle de fréquences d'ondes lumineuses comme un arc-en-ciel de couleurs variant progressivement. On appelle cet intervalle de fréquences d'ondes lumineuses le spectre visible, comme illustré ci-dessous.
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L’œil est-il plus sensible à une couleur ou à une autre ?
Une étude statistique réalisée par la CIE, Commission Internationale de
l'Eclairage, a permis de déterminer la sensibilité spectrale moyenne de l'oeil
humain.
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On remarque, selon cette courbe, que la sensibilité spectrale connaît un pic dans le jaune vert. Ainsi une source de lumière située vers 660 nm (rouge) doit être environ 10 fois plus lumineuse qu'une source de 560 nm pour être perçue avec la même intensité. Cela veut dire que pour avoir une impression de luminosité constante, l’œil a besoin de recevoir beaucoup moins d’énergie lumineuse lorsqu’il regarde une couleur verte que d’autres couleurs, en d’autres termes les couleurs n’ont pas un traitement égal du point de vue de l’impression de luminosité.
Une majorité de personnes pensent que certaines couleurs particulières sont
plus sûres parce qu'elles sont plus lumineuses. C'est en partie exact, mais
cela n'est pas aussi simple que ça. La visibilité d'un véhicule ou d'une
embarcation dépend du temps (beau, pluie, brouillard, neige), de l'état de la
route ou du lac, du paysage et de l'heure (journée, crépuscule ou nuit).
Les couleurs généralement lumineuses et brillantes sont meilleures parce
qu'elles réfléchissent beaucoup plus la lumière et peuvent être vues jusqu'à
quatre fois la distance des véhicules ou embarcations peints dans une couleur
foncée.
De nuit, la couleur blanche est la plus visible, de même c'est la plus évidente dans un éclairage uniforme. Mais elle devient médiocre dans un environnement claire, dans la lumière du soleil, dans des précipitations de neige, dans le brouillard mais aussi par exemple lorsque la surface de l'eau moutonne.
L'oeil humain voit le vert réellement le mieux, mais cette couleur indique la sécurité.
A côté du vert sur le spectre se trouve le jaune qui est plus voyant
que la couleur traditionnelle du danger - le rouge - utilisé par les véhicules
de lutte contre les incendies, qui est la moins évidente des
couleurs, qui est même perçue en tant que noir dans la nuit...!? Sans
inscriptions réfléchissantes, on ne peut pas différencier un véhicule rouge, de
n'importe quel autre avec des couleurs foncées.
Paradoxalement, c'est ce même rouge qui est utilisé pour des signes d'arrêt, des
signaux de danger, et les feux de stop sur les voitures. La raison
principale est la façon dont la lumière est absorbée dans le brouillard, la
pluie, la brume, etc. Nous savons que la lumière est atténuée pendant qu'elle
traverse un milieu de dispersion composé de petites particules d'eau. Hors, la
lumière bleue qui a la longueur d'onde la plus courte est beaucoup plus
dispersée que le rouge, qui est la longueur d'onde la plus grande. C'est
pourquoi les signes d'arrêt et autres lumières critiques sont en rouges.
COULEUR | SIGNIFICATION ou but | INDICATIONS et précisions |
Rouge |
Signal
d'interdiction Danger - alarme, matériel et équipement de lutte contre l’incendie |
Attitudes dangereuses, Stop, arrêt, dispositifs de coupure d’urgence. Évacuation |
Jaune ou jaune-orangé |
Signal d'avertissement | Attention, précaution, vérification |
Bleu |
Signal d'obligation | Obligation de porter un équipement individuel de sécurité. |
Vert |
Signal de sauvetage ou de secours | Portes, issues, voies, matériels, postes, locaux. |
Selon une recommandation d'un groupe de travail du Comité Européen de Normalisation, le résultat de recherche qu'il a commissionné a mis en évidence que la réponse de l'oeil humain aux nuances de couleur atteint une crête avec le jaune RAL 1016.
RAL 1003 | RAL 1016 | RAL 1023 | - |
jaune signal | jaune souffre | jaune trafic | lime green |
La visibilité de cette nuance de jaune améliore la sécurité de tous les
véhicules intervenants sur les routes, y compris les techniciens des secours, les infirmiers
médicaux qui passent beaucoup de temps sur les artères à grand trafic et
potentiellement dangereuses.
Ainsi, les ambulances, mais également les véhicules de désincarcération des
pompiers et même les hélicoptères de secours ont ou devraient adopter de plus en
plus cette
nouvelle couleur dans le futur.
REGA 15 de Genève | Une ambulance suisse du 144 | Secours routier Morges |
Aux Etats-Unis, la couleur appropriée pour des véhicules de secours a été discutée la plupart du temps dans de la littérature de service du feu. Ainsi, en 1984 déjà, une étude des taux de collision dans neuf grands départements du feu des USA a démontré que les véhicules d'interventions jaunes ont eu moins de la moitié du nombre d'accidents que les départements utilisant les véhicules rouges traditionnels. Ces résultats sont conformes aux études d'assurances, démontrant peu de collisions d'automobiles avec des voitures blanches et jaunes. C'est pourquoi, bien des véhicules de pompiers américains sont peints en jaune (lime green). Mais les pompiers suisses ne sont pas en restent, avec certaines villes importantes qui ont fait le pas dans la direction du jaune comme Neuchâtel et Zürich. C'est une initiative à signaler, car le sujet est sensible chez les hommes du feu, tant la couleur rouge est ancrée profondément dans leur tradition.
Un flash jaune clignotant vous avertit de faire attention. Vous n'avez pas besoin de vous arrêter pour une lumière jaune clignotante, mais vous devez ralentir et être particulièrement attentif.
Certaine grande organisation de sauvetage comme The Australian Volunteer Coast Guard Association, composée entièrement de volontaires comme la nôtre, a adopté le jaune comme couleur de ses 103 bateaux d'interventions.
Il est vrai que le risque de collision est moins grand sur l'eau que sur le macadam. Il n'empêche qu'un bateau de sauvetage doit être vu pour sa propre sécurité, mais il doit être également facilement identifiable parmi les embarcations qui naviguent à proximité.
Le choix d'une robe jaune n'est pas farfelu, mais bien dicté par un souci de sécurité. Ci-dessous, la même embarcation des gades-côtes, une fois en jaune et la même habillée de blanc.
Pour améliorer la sécurité, en particulier sur la route, la Norme Européenne de la haute visibilité EN 471 : 2003 spécifie les caractéristiques essentielles des couleurs du vêtement et défini ses qualités rétroréfléchissantes afin d'assurer, de jour comme de nuit, une performance visuelle optimale en toutes circonstances.
Visibilité des piétons la nuit (source: 3M) |
La matière de base de couleur fluorescente, est destinée à être hautement visible. La haute visibilité de ces tissus, dont la surface semble émettre une lumière propre, est obtenue par leur capacité à absorber l’énergie dans les zones proches de l’ultraviolet, puis à la transformer en lumière visible. De ce fait, les couleurs fluorescentes semblent plus éclatantes que les couleurs standards et rendent l’individu portant ces vêtements plus visible le jour.
La matière rétroréfléchissante est un rétroréflecteur qui renvoie la lumière vers la source émettrice, rendant l’objet éclairé ‘visible’ en cas de faible luminosité. La rétroréflexion aide l’œil à capter la lumière lorsque cette dernière est faible. Ainsi, en réfléchissant les rayons lumineux vers la source initiale, par exemple la lumière émise par les phares d’une voiture, le tissu semble plus brillant aux yeux du conducteur et rendent plus visible l’individu portant ces vêtements la nuit.
Les classes I, II et III.
La classe III offre le plus grand niveau de protection et la classe I le plus bas.
La quantité de matière réfléchissante de base utilisée est liée directement à la
classe du vêtement.
Le classement est déterminé par les surfaces de matériaux
fluorescents (visibles de jour) et réfléchissants (visibles de nuit).
Chacune des trois classes doit avoir des surfaces minimales de matières
constituant le vêtement:
Classe 3 | Classe 2 | Classe 1 | |
Matière de base | 0,80 m2 | 0,50 m2 | 0,14 m2 |
Matière rétroréfléchissante | 0,20 m2 | 0,13 m2 | 0,10 m2 |
Classe I
Est le niveau de visibilité le plus faible que l’on trouve par exemple sur les
pantalons portés seuls, baudriers ou petites pièces (gants, bonnets). Ils ne peuvent pas
être utilisés pendant l'exécution de travaux sur ou le long de la voie publique.
Classe II
Représente le niveau intermédiaire, que l’on retrouve sur les gilets ou bien des vestes sans bandes rétroréfléchissantes sur les manches.
Ils peuvent être portés le jour, par conditions atmosphériques favorables
assurant une bonne visibilité.
Le torse aura deux bandes horizontales de matériel rétroréfléchissant au moins, distantes de 50 mm de la bande horizontale inférieure, éloignée au moins de 50 mm à partir du rebord inférieur du vêtements, avec des bandes au-dessus de chaque épaule, joignant l'avant et le dos de la bande supérieur. |
Classe III
Concerne le niveau de visibilité le plus élevé et regroupe des vestes à
manches longues, des parkas, des combinaisons et des ensembles veste-pantalon.
Ils doivent toujours être portés en cas de moins bonne visibilité, par exemple à
la nuit tombante ou en cas d'intempéries, ainsi que par les services de secours,
d'intervention et de dépannage.
Le torse est donné comme pour les gilets, les manches intégrales devraient avoir deux bandes de matériel rétroréfléchissant assortis à ceux sur le torse ; la bande supérieure entre le coude et l'épaule, la bande inférieure au moins à 50 mm à partir du rebord inférieur de la manche. |
Un vêtement de signalisation à haute visibilité est accompagné d’un pictogramme et les niveaux de performances le cas échéant.
X = la classe sur la base de la superficie de la matière fluorescente | |
Y = la classe sur la base de la superficie des bandes réfléchissantes | |
le plus petit des chiffres X et Y indique la classe du vêtement |
Quelques exemples de vêtements de sécurité adoptés par certaine section de la SISL.
Bibliographie:
http://www.newton.dep.anl.gov/
http://www.cen.eu/cenorm/index.htm
http://www.coverguard-hiviz.com/
http://www.aimt67.org/
http://www.colormatters.com/index.html
http://tecfa.unige.ch/perso/lombardf/CPTIC/couleurs/couleur_ERAG/Base.htm