• Société
  • Internationale de
  • Sauvetage du
  • Léman

Technique de retournement d'un D35

Auteur : Webmaster
Dernière modification: 14 June 2009

Introduction

Un vent nouveau a soufflé sur les eaux lémaniques. Il porte en lui le formidable élan du projet de monotypie Décision 35. "D35", c’est précisément le nom donné aux nouveaux catamarans regroupés aujourd’hui dans la plus grande série de multicoques de sport monotypes jamais créée. Véritables bijoux high-tech, ce nouveau catamaran super-puissant de compétition est destiné à être mené par 5 équipiers alertes et amateurs de sensations fortes. 
Conçu dès sa genèse comme un bateau destiné exclusivement à la compétition, le Décision 35 intègre des solutions technologiques novatrices et révolutionnaires. Produit par un chantier naval reconnu, le chantier Décision à Corsier/Vevey, constructeur du bateau vainqueur de l'America's Cup 2003, il remplace la catégorie reine du Léman des F-40.
D'une longueur de 35 pieds (10,81 mètres) et construit en série, ce catamaran est entièrement réalisé avec des matériaux issus des dernières innovations technologiques. La "peau" en carbone pré-imprégné de ses coques – inférieure à un millimètre d'épaisseur – en est la parfaite illustration. Sa structure présente la particularité d'être composé de trois coques: deux d'entre elles seulement sont des flotteurs, la coque centrale servant d'élément structurel rigidifiant, remplaçant l'habituel réseau de câbles. A la fois plus performante et plus légère, cette solution novatrice permet en outre une meilleure aérodynamique. Doté de plus de 160 mètres carrés au près, la voilure de ce catamaran en fait un bateau destiné à une utilisation résolument sportive. 
Le Décision 35 est spécifiquement adapté aux conditions de navigation particulières et exigeantes du lac Léman et peut atteindre une vitesse de 30 nœuds (environ 50 km/h).

Caractéristiques techniques

Année de création:  2004
Matériaux:  Carbone - Nomex
Longueur de la coque:  10,81 m
Longueur hors tout:  14,09 m
Largeur hors coques:  6,89 m
Largeur hors tout:  8,74 m
Masse à vide, prêt à naviguer:  1200 kg
Tirant d'air:  21 m
Surface de grande-voile:  81,6 m2
Équipage:  5 personnes
Prix de vente:  270'000 €

 

Véritable F1 du Léman, ces bolides à la pointe de la technique, ne sont pas pour autant à l'abri d'une casse de matériel ou d'une erreur de navigation. En raison de sa conception high-tech (peau de carbone très fine), les techniques de redressage habituelles des multicoques ne doivent pas être utilisées avec ce genre de bateau.
 

 

 

Protocole d’intervention en cas de chavirage ou démâtage

Bertrand Favre

Ce nouveau protocole de retournement des catamarans Décision 35 applicable également au Ventilo M2, a été rédigé à l'occasion de la journée de sauvetage motorisée du 6 octobre 2007, organisée par la SISL.
Son auteur, Bertrand Favre, est responsable de la série, et est en charge de l'organisation des différents Challenges mettant aux prises les D35 sur les eaux du Léman.

Ce nouveau protocole annule celui publié précédemment dans les dossiers techniques de notre site.

Approche d’un catamaran par un bateau moteur :

Lorsqu’un catamaran est à l’endroit, il faut impérativement l’approcher par le côté, jamais par l’arrière. A moins d’une raison impérative de sécurité (évacuation d’un blessé) il ne faut pas s’approcher des catamarans avec des bateaux à coque rigide.

Lorsqu’un catamaran est endommagé, l’approche doit être très lente et prudente. Un membre de l’équipage du bateau de sauvetage se tient à l’étrave de la vedette et vérifie qu’il n’y a pas de bouts qui risquent de se prendre dans l’hélice. Il ne doit pas y avoir de contact entre la vedette et le catamaran. Le voilier serait automatiquement endommagé (poinçonnage). L’idéal est donc de pouvoir travailler avec un semi-rigide.


1. Bateau à l’endroit avec mât cassé

Lors de toutes ces opérations, l’aide d’une équipe de sauveteur peut être utile. Il n’y a pas ici de procédures standard et le bon sens prime. Souvent il est plus simple de hisser un morceau de mât cassé sur une vedette de sauvetage que sur un D35.

Un responsable de l’équipe de sauvetage coordonnera les actions à mener avec le répondant de l’équipage.


2. Bateau chaviré avec mât cassé

Lors de toutes ces opérations, l’aide d’une équipe de sauveteur peut être utile. Il n’y a pas ici de procédures standard et le bon sens prime.

Un responsable de l’équipe de sauvetage coordonnera les actions à mener avec le répondant de l’équipage.

L’aide d’un plongeur peut grandement faciliter les opérations de récupération du matériel.

Il est impossible de remettre la plateforme à l’endroit si le mât est cassé.

Le remorquage de la plateforme retournée ne peut se faire que très lentement, à 5 noeuds maximum.


3. Bateau chaviré avec mât entier

Lors de toutes ces opérations, l’aide d’un plongeur peut être très utile.

 

Préparation de la manoeuvre de retournement :

  1. Une pantoire est fixée sur les deux extrémités intérieures de la poutre de liaison avant. Si possible utiliser des sangles pour faire la pantoire. La corde de remorquage utilisée ne doit pas être trop raide et doit être assez longue (environ 30 à 40 m). La vedette la plus puissante se positionne pour redresser le D35.

  2. Rallonger la drisse de foc avec un bout et fixer le tout à l’extrémité du bout dehors.

  3. Positionner l’arrière du bateau face au vent. Utiliser un semi-rigide pour faire pivoter le bateau.

  4. Pendant toute la durée de l’opération deux équipiers restent à bord pour éviter que la pantoire ou tout autre bout se bloque dans les dérives ou safrans.


Début du redressement :

  1. Alors que le D35 est maintenu dans l’axe du vent, un deuxième bateau vient prendre la drisse de foc et se laisse dériver de 15 à 20m. Si possible les deux pilotes des bateaux moteur communiquent avec une VHF.

  2. Les deux équipiers restés à bord se positionnent sur les raquettes arrière de manière à faire plonger la poupe.

  1. Le bateau N°1 commence à tirer le D35. Le bateau N°2 ne recule pas. Il se laisse trainer par l’impulsion engendrée par le bateau N°1. Une personne sur le bateau N°2 tire sur la drisse de foc pour aider le bateau à se retourner.

  1. Les deux équipiers restés à bord se tiennent sur les échelles latérales au bord de l’eau. La manoeuvre se poursuit et le bateau se redresse lentement.

  2. Une fois la tête du mât quasi hors de l’eau, il est important de stabiliser un moment le bateau pour permettre à l’eau de sortir du mât. Pendant que le mât se vide, le bateau N°1 continue à avancer et le N°2 soutient le mât.

  3. Pendant que le mât se vide, les deux équipiers se chargent des points suivants :

    a.- Choquer la drisse de Gennaker.
    b.-
    Libérer le hook de Grand Voile.
    c.-
    Vérifier que les barres soient libres.


Redressement :

  1. Les deux équipiers se positionnent sur les échelles du côté « dessus ».

  2. Le bateau N°1 exerce une forte traction en avant et le bateau N°2 libère la tête de mât.


  1. Le bateau se redresse et les deux équipiers qui sont restés à bord prennent le contrôle du D35.

  2. Le bateau N° 1 continue à tirer légèrement le D35 en direction du vent pendant que le reste de l’équipage monte à bord.

  3. L’équipage range le bateau et pendant qu’il est remorqué au port.

Redressement par le côté : fortement déconseillé

Il est vivement déconseillé de tenter de redresser le D35 par le côté car une attache de sangle ou de bout par-dessus le flotteur risque fortement d’endommager ce dernier (peau de carbone très fine). De plus, le cata risque de beaucoup déraper (dériver) sans que le flotteur dans l’eau croche et on risque d’endommager sérieusement les échelles sous l’eau. On remarque aussi que le bras de levier n’est pas très grand (une largeur de poutre).

Sécurité générale

Attention, la manœuvre de redressage d’un D35 comporte des risques non négligeables pour le matériel mais surtout pour l’équipage.
Veillez donc à prendre le maximum de précaution possible pour garantir la sécurité des personnes impliquées (protection contre les chocs, protection contre le froid, gilet de sauvetage…).

Pour visualiser une série de clichés réalisés lors du redressement d'un autre grand multicoque du Léman, un M2, veuillez suivre  lien.

Bibliographie:
http://www.sebschmidt.ch/ 
http://www.challengeferrierlullin.ch/ 
http://www.decision.ch/

Télécharger ce dossier en format PDF

Début