Un vent nouveau a soufflé sur les eaux lémaniques. Il porte en lui le formidable élan du
projet de monotypie
Décision 35. "D35", c’est précisément le nom donné aux nouveaux
catamarans regroupés aujourd’hui dans la plus grande série de multicoques de sport
monotypes jamais créée. Véritables bijoux high-tech, ce nouveau catamaran super-puissant de
compétition est destiné à être mené par 5 équipiers alertes et amateurs
de sensations fortes.
Conçu dès sa genèse comme un bateau destiné exclusivement à la compétition, le Décision 35 intègre des solutions technologiques novatrices et révolutionnaires. Produit par un chantier naval reconnu, le chantier Décision
à Corsier/Vevey, constructeur du bateau vainqueur de l'America's Cup 2003, il remplace la catégorie reine
du Léman des F-40.
D'une longueur de 35 pieds (10,81 mètres) et construit en série, ce catamaran est entièrement réalisé avec des matériaux issus des dernières innovations technologiques. La "peau" en carbone pré-imprégné de ses coques – inférieure à un millimètre
d'épaisseur – en est la parfaite illustration. Sa structure présente la particularité d'être composé de trois coques:
deux d'entre elles seulement sont des flotteurs, la coque centrale servant d'élément structurel rigidifiant, remplaçant l'habituel réseau de câbles. A la fois plus performante et plus légère, cette solution novatrice permet en outre une meilleure aérodynamique. Doté de plus de 160 mètres carrés au près, la voilure de ce catamaran en fait un bateau destiné à une utilisation résolument sportive.
Le Décision 35 est spécifiquement adapté aux conditions de navigation particulières et exigeantes du
lac Léman et peut atteindre une vitesse de 30 nœuds (environ 50 km/h).
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Année de création: | 2004 |
Matériaux: | Carbone - Nomex | |
Longueur de la coque: | 10,81 m | |
Longueur hors tout: | 14,09 m | |
Largeur hors coques: | 6,89 m | |
Largeur hors tout: | 8,74 m | |
Masse à vide, prêt à naviguer: | 1200 kg | |
Tirant d'air: | 21 m | |
Surface de grande-voile: | 81,6 m2 | |
Équipage: | 5 personnes | |
Prix de vente: | 270'000 € |
Véritable F1 du
Léman, ces bolides à la pointe de la technique, ne sont pas pour autant
à l'abri d'une casse de matériel ou d'une erreur de navigation. En raison de sa conception
high-tech (peau de carbone très fine),
les techniques de redressage habituelles des multicoques ne doivent pas
être utilisées avec ce genre de bateau.
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Ce nouveau
protocole de retournement des catamarans Décision 35 applicable
également au Ventilo M2, a été rédigé à l'occasion de la journée de
sauvetage motorisée du 6 octobre 2007, organisée par la SISL. Son auteur, Bertrand Favre, est responsable de la série, et est en charge de l'organisation des différents Challenges mettant aux prises les D35 sur les eaux du Léman. Ce nouveau protocole annule celui publié précédemment dans les dossiers techniques de notre site. |
Lorsqu’un catamaran est à l’endroit, il faut impérativement l’approcher par le côté, jamais par l’arrière. A moins d’une raison impérative de sécurité (évacuation d’un blessé) il ne faut pas s’approcher des catamarans avec des bateaux à coque rigide.
Lorsqu’un catamaran est endommagé, l’approche doit être très lente et prudente. Un membre de l’équipage du bateau de sauvetage se tient à l’étrave de la vedette et vérifie qu’il n’y a pas de bouts qui risquent de se prendre dans l’hélice. Il ne doit pas y avoir de contact entre la vedette et le catamaran. Le voilier serait automatiquement endommagé (poinçonnage). L’idéal est donc de pouvoir travailler avec un semi-rigide.
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Y a-t-il des blessés ? Si oui, coordination de l’évacuation
Prise de contact avec un répondant à bord : skipper ou préparateur
Mise en place du périmètre de sécurité, un rayon de 25m minimum autour du
bateau.
Attention aux cordages et voiles qui flottent entre deux eaux. L’équipage
fait un bilan de la situation.
Bilan :
1.-
Bateau à l’endroit avec mât cassé. 2.- Bateau chaviré avec mât cassé. 3.- Bateau chaviré avec mât entier. |
Stabiliser la position du catamaran, éviter qu’il dérive près du bord ou dans une zone où il y a moins de fond.
Maintenir le périmètre de sécurité et stabiliser la position du catamaran.
Les morceaux de mât cassé sont très dangereux, ils bougent beaucoup dans les vagues et sont coupants.
Les priorités de l’équipage vont être, dans l’ordre :
1.-
Sécuriser la plateforme. Empêcher que des morceaux de mât endommagent
le bateau. 2.- Récupérer les voiles sans les abîmer. 3.- Récupérer les morceaux de mât et les attacher sur la plateforme ou sur une vedette de sauvetage. 4.- Remorquer le bateau dans un port. |
Lors de toutes ces opérations, l’aide d’une équipe de sauveteur peut être utile. Il n’y a pas ici de procédures standard et le bon sens prime. Souvent il est plus simple de hisser un morceau de mât cassé sur une vedette de sauvetage que sur un D35.
Un responsable de l’équipe de sauvetage coordonnera les actions à mener avec le répondant de l’équipage.
Maintenir le périmètre de sécurité et stabiliser la position du catamaran. Le périmètre de sécurité est ici très important, les cordages et voiles peuvent flotter loin des coques.
Les morceaux de mât cassé sont très dangereux, ils bougent beaucoup dans les vagues et sont coupants. Ils peuvent perforer la coque et blesser un plongeur.
Les priorités de l’équipage vont être, dans l’ordre :
1.-
Sécuriser la plateforme. Empêcher que des morceaux de mât endommagent
le bateau. 2.- Récupérer tout le matériel qui peut couler. 3.- Récupérer les voiles et les bouts sans les abîmer. 4.- Récupérer les morceaux de mât et les attacher sur la plateforme ou sur une vedette de sauvetage. 5.- Remorquer le bateau dans un port. |
Lors de toutes ces opérations, l’aide d’une équipe de sauveteur peut être utile. Il n’y a pas ici de procédures standard et le bon sens prime.
Un responsable de l’équipe de sauvetage coordonnera les actions à mener avec le répondant de l’équipage.
L’aide d’un plongeur peut grandement faciliter les opérations de récupération du matériel.
Il est impossible de remettre la plateforme à l’endroit si le mât est cassé.
Le remorquage de la plateforme retournée ne peut se faire que très lentement, à 5 noeuds maximum.
Maintenir le périmètre de sécurité et stabiliser la position du catamaran.
L’équipage effectue les opérations de préparation du redressement sur le bateau :
1.-
Bloquer les dérives. 2.- Mettre le baby stay en tension. 3.- Choquer les écoutes et rassembler les bouts. 4.- Libérer le charriot de GV. 5.- S’il est en haut, affaler le foc et récupérer la drisse pour la manoeuvre. 6.- S’il est déroulé, essayer de rouler le gennaker. Il est important de le laisser en tension pendant la première phase du redressement. 7.- Mettre les deux bastaques en tension. |
Lors de toutes ces opérations, l’aide d’un plongeur peut être très utile.
Une pantoire est fixée sur les deux extrémités intérieures de la poutre de liaison avant. Si possible utiliser des sangles pour faire la pantoire. La corde de remorquage utilisée ne doit pas être trop raide et doit être assez longue (environ 30 à 40 m). La vedette la plus puissante se positionne pour redresser le D35.
Rallonger la drisse de foc avec un bout et fixer le tout à l’extrémité du bout dehors.
Positionner l’arrière du bateau face au vent. Utiliser un semi-rigide pour faire pivoter le bateau.
Pendant toute la durée de l’opération deux équipiers restent à bord pour éviter que la pantoire ou tout autre bout se bloque dans les dérives ou safrans.
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Alors que le D35 est maintenu dans l’axe du vent, un deuxième bateau vient prendre la drisse de foc et se laisse dériver de 15 à 20m. Si possible les deux pilotes des bateaux moteur communiquent avec une VHF.
Les deux équipiers restés à bord se positionnent sur les raquettes arrière de manière à faire plonger la poupe.
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Le bateau N°1 commence à tirer le D35. Le bateau N°2 ne recule pas. Il se laisse trainer par l’impulsion engendrée par le bateau N°1. Une personne sur le bateau N°2 tire sur la drisse de foc pour aider le bateau à se retourner.
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Les deux équipiers restés à bord se tiennent sur les échelles latérales au bord de l’eau. La manoeuvre se poursuit et le bateau se redresse lentement.
Une fois la tête du mât quasi hors de l’eau, il est important de stabiliser un moment le bateau pour permettre à l’eau de sortir du mât. Pendant que le mât se vide, le bateau N°1 continue à avancer et le N°2 soutient le mât.
Pendant que le mât se vide, les deux équipiers se chargent des points suivants :
a.-
Choquer la drisse de Gennaker. b.- Libérer le hook de Grand Voile. c.- Vérifier que les barres soient libres. |
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Les deux équipiers se positionnent sur les échelles du côté « dessus ».
Le bateau N°1 exerce une forte traction en avant et le bateau N°2 libère la tête de mât.
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Le bateau se redresse et les deux équipiers qui sont restés à bord prennent le contrôle du D35.
Le bateau N° 1 continue à tirer légèrement le D35 en direction du vent pendant que le reste de l’équipage monte à bord.
L’équipage range le bateau et pendant qu’il est remorqué au port.
Il est vivement déconseillé de tenter de redresser le D35 par le côté car une attache de sangle ou de bout par-dessus le flotteur risque fortement d’endommager ce dernier (peau de carbone très fine). De plus, le cata risque de beaucoup déraper (dériver) sans que le flotteur dans l’eau croche et on risque d’endommager sérieusement les échelles sous l’eau. On remarque aussi que le bras de levier n’est pas très grand (une largeur de poutre).
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Attention, la manœuvre de redressage d’un D35 comporte des risques non négligeables pour le matériel
mais surtout pour l’équipage. |
Pour visualiser une série de clichés réalisés lors du redressement d'un autre grand multicoque du Léman, un M2, veuillez suivre lien.
Bibliographie:
http://www.sebschmidt.ch/
http://www.challengeferrierlullin.ch/
http://www.decision.ch/