La conduite consiste à diriger et à coordonner l’engagement des moyens dans l’espace et dans le temps afin de remplir la mission. |
L'ensemble des mesures mises en œuvre lors d'une opération de sauvetage se
fera à partir de l'appréciation que nous aurons NOUS, premier intervenant sur
place, sur l'ampleur de l'accident et sur les moyens pour y faire face.
Dans le cadre de la gestion globale d'une intervention d'une certaine importance
et en tant que leader de l'opération, nous sommes investi si nécessaire de la
responsabilité dans une première phase de:
Ø engager les premiers secours |
Ø alerter et informer l’autorité |
Ø coordonner les secours et gérer les renforts |
Ø identifier les besoins afin de mobiliser des moyens supplémentaires |
Ce rôle important réservé à des professionnels, nous devons en tant que sauveteurs bénévoles fournirent ces mêmes prestations sans failles et contribuer ainsi à renforcer la crédibilité et l'utilité de nos capacités et moyens d'intervention sur le Léman.
Vu le grand nombre d'intervention chaque année et les risques liés à l'immersion
dans une eau du Léman presque toujours froide, il est d'une importance critique
que chaque sauveteur opère avec toute l'efficience et l'efficacité possibles. De
son appréciation de la situation, conditionnera la suite des opérations.
Aussi, le premier intervenant sur place deviendra automatiquement le leader de
l'intervention, jusqu'à l'arrivée de secours
professionnels.
A partir des données récoltées, le premier intervenant ou leader va devoir réagir adéquatement à la situation d’urgence en gardant à l'esprit des facteurs dont il aura le contrôle, comme par exemple la manière d'intervenir, mais également d'autres qu'il devra subir, comme ceux liés au degré d'urgence (gravité des blessures, recherche de disparu) à la météo (houle, visibilité), à l'endroit (près de la côte, dérive éventuelle, risque d'échouage) ou encore en fonction de l'heure avancée de la journée (risque d'obscurité).
Le premier bilan de la situation fait état de la localisation de l’accident,
de sa nature, de sa gravité, du nombre de victimes.
En fonction de son
importance, le tableau de la check-list ci-dessous déterminera la manière
d'agir.
CHECK-LIST ANALYSE SITUATION |
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Gravité |
Quoi ? (Appréciation de la gravité de la situation) |
Port d'évacuation | |
Bateau de plaisance | Bateau de compagnie | ||
NORMAL = quotidien |
- Malaise(s) ou incident générant moins de 5 personnes
blessées - Bateau à la dérive sans blessé |
- Malaise(s) ou incident générant moins de 5 personnes blessées |
Port le plus proche accessible selon conditions météorologiques |
GRAVE |
- Malaise(s) ou incident générant de 5 à 10 personnes
blessées - Bateau à la dérive avec un/des blessé(s) ou victime(s) de malaise - Feu à bord |
- Malaise(s) ou incident générant de 5 à 10 personnes
blessées - Bateau à la dérive - Feu à bord sans mise en danger des passagers |
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MAJEUR ¦ ¦ ¦ ¦ ORCA |
- Incident impliquant plus de 10 passagers blessés ou victimes de malaise |
- Incident impliquant plus de 10 passagers blessés ou
victimes de malaise - Bateau à la dérive avec un/des blessé(s) - Feu à bord avec des passagers sautant à l'eau |
Port "ORCA" retenu selon les conditions d'accessibilité |
Le plan ORCA pour le canton de Vaud, a pour but de définir l'organisation et la coordination des secours en cas d'accident majeur ou de catastrophe. Il s'applique aux personnes, services et organismes publics ou privés, susceptibles d'être engagés ou requis dans le cadre de ce plan. Il porte le nom de ISIS pour le canton de Genève ou CECA pour le Valais.
|
Face à un problème et après avoir vérifié qu’il est bien réel et que son
enjeu est significatif, il faut mettre en place des mesures d’urgence
nécessaires et recueillir un minimum de données avant d’en informer le
CET (Jorat Fixe).
Le QOQC ou "Qui?, Où?, Quand?, Conditions météos?",
permettra de mettre en oeuvre un plan d’action avec les informations réunies,
rendant la réaction aux problèmes ainsi plus
efficace.
En cas Mesure | |||
Qui ? | Où ? | Quand ? | Conditions météos ? |
Ø Nom de l'informateur | Ø Emplacement | Ø Heure de l'accident | Ø Condition (pluie, vent etc) |
Ø N° de tél. du mobile | Ø Coordonnée du lieu | Ø Si vent (direction, force) | |
Ø Section de sauvetage | Ø Visibilité (estim. distance) | ||
Ø Indicatif radio |
La préparation d’un plan d’action préétabli, contribuera à une prise de
décision efficace en cas d’urgence. On utilisera pour cela l'acronyme
mnémotechnique "AIMER" qui indique une conduite à tenir en réponse à une
situation d'urgence et à la maîtrise de l'imprévu.
Mesures d'urgence | |
A | Alarmer |
I | Informer |
M | Mettre en marche |
E | Explorer (les personnes) |
R | Reconnaître (le terrain) |
Les mesures d'urgence permettent de gagner du temps pour l'appréciation de la
situation, la prise de décision, l'apport d'une aide.
Mesures d'urgence |
A : Alarmer |
|
I : Informer |
|
M : Mettre en marche |
|
E : Explorer |
|
R : Reconnaître |
|
OMI (Orientation - Mission - Indications particulières) |
O : Orientation |
|
M : Mission |
|
I : Indications particulières |
|
Pour résumer, l'appréhension d'un problème majeur sur le lac peut se faire au
moyen des deux check-lists ci-dessous qui donnent une bonne approche des
questions à se poser pour le premier intervenant sur place.
En cas de noyade, la compétence des unités ou des plongeurs de la SISL
s'applique dans l’heure qui suit l'avis de l'accident (l'intervention étant
considérée comme une mission de sauvetage). Au delà,
la subordination à la police du lac est automatique, la mission de sauvetage
devenant caduque au profit d'une enquête judiciaire.
Voir également sur le sujet
engagement des plongeurs SISL dans les cas de
noyade.
CHECK-LIST ANALYSE SITUATION |
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DQS - De quoi s'agit-il ? | Suis-je compétant ? | Dois-je informer / demander des renforts ? | ||
OUI | NON | OUI | NON | |
Disparition | ||||
Incendie | ||||
Accident | ||||
Noyade ( < 1 heure) Noyade ( > 1 heure) |
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Autre | ||||
Appuis:
Pompiers |
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CHECK-LIST ANALYSE SITUATION |
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Renseignements particuliers |
Avis au CET OUI |
Identifier le type d'embarcation | |
Le genre d'avarie / état du bateau / gravité | |
Nombre de passagers | |
Nombre et le type des blessés | |
L'emplacement (coordonnées) | |
L'évacuation du bateau est-elle nécessaire ? | |
Le bateau est-il naviguant ? | |
Fixer le port de débarquement en
fonction:
du lieu de l'accident |
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Autres renseignements: |
Ce dossier s'applique particulièrement bien pour les sections vaudoises de la SISL. Il est le reflet d'une méthodologie mise en place par la Gendarmerie Vaudoise. Il peut néanmoins être adapté sans problèmes pour toutes autres sections suisses de notre organisation. Les sections françaises étant subordonnées à d'autres règles d'engagement.
Bibliographie:
D'après les "Mesures opérationnelles et appréciation de la situation" par le premier
lieutenant Philippe
Bonzon de la Gendarmerie Vaudoise
Remerciements à son auteur pour l'aide apportée à la réalisation de ce dossier